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Nath et Henri au Niger

29 octobre 2008

L'émetteur est arrivé à Filingué!

Hadiza« Salama leykoum ! Chers auditeurs, bonjour et bienvenue sur les ondes de la radio de Filingué. Nous venons de remplacer notre émetteur. Si vous nous entendez en dehors de la commune de Filingué, contactez nous au 96 38 49 27. » 26 septembre 2008-16h30. Hadiza au micro. Première émission de la radio, branchée, enfin, sur cet émetteur tant espéré.

Etant donné l’étendue du périmètre d’émission, c’est d’abord sur base des réactions des auditeurs que nous cherchons à évaluer la puissance effective de l’appareil. Les appels de nos auditeurs nous ont déjà informés d’une réception à  80 km au Sud, 50 km au Nord, à l’Est et à l’Ouest.

D’ici décembre, une équipe de la station partira en mission pour vérifier ce qu’il en est précisément dans le haut du département. Et en fonction des résultats, nous envisagerons de rediriger nos antennes. Quoiqu'il en soit, le souvenir d’un rayon d'émission réduit à 20 km est déjà loin !

Les formations en animation et gestion se poursuivent et se terminent en novembre. L’aménagement et l’ameublement des locaux suivent leurs cours. Je vous promets une visite guidée pour la mi-janvier.

Pour les photos du déballage et de l’appareil, je vous invite à cliquer sur l’album de la radio, à droite de cette page.

Merci à la CTB, au Kiwanis, au Lyens et à la mobilisation liégeoise, sans qui nous ne serions jamais parvenu à ce résultat.

A très vite pour la suite de la story !

Nathalie

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15 août 2008

Hello vous tous !

Ca frotte, ça bosse et ça (se) forme dans tous les coins de "Filingué FM"

cours_adamouUn formateur polyglotte

Adamou Oumarou, le formateur avec qui nous travaillons, nous a rejoint, à Filingué pour 14 jours. L’argent en poche, nos besoins en têtes, il était bon de se rassoir autour de la table pour élaborer d’un commun accord le vaste programme de réhabilitation de la radio. Nous avons donc planifié nos tâches et responsabilisé nos membres. Le tout est consigné dans un tableau allant de juillet 2008 à…juillet 2012...date à laquelle les membres de la station seront en mesure d’assumer 12 heures de diffusion. La programmation de six heures quotidiennes sera adoptée pour juillet 2009. Quant aux latrines, case du gardien et abri pour le groupe électrogène, ils seront construits pour décembre 2008.

S’exprimant parfaitement en français, haoussa et djerma, Adamou a enseigné aux animateurs l'art de l'interview, du reportage et du magazine. Les trois dernières semaines de formations feront le point sur la recherche de financement et autres formats radiophoniques.

Une comptabilité claire et précise

Entre temps, l’achat d’agrafeuses, perforatrices et classeurs ont permis aux membres de la station de refaire le point sur leur comptabilité. Ajoutez à cela une remise à niveau lors d'une formation donnée par l'ONG Songes et prise en charge par la CTB. Le résultat : une gestion des comptes de la radio en bonne et due forme. 

Brouette et marketing Lopez_qui_peint

Parmi nos autres emplettes, et en vrac: deux decks, un lecteur DVD, brouette, seau et serpillère et un groupe électrogène. Voilà de quoi remplacer le matériel défectueux et entretenir le bâtiment.

Deux gigantesques armoires métalliques nous ont aussi été livrées. Objectif : dépoussiérer, inventorier, ranger et protéger tout le matériel dont nous disposons…

Abdoul, menuisier à Filingué, nous a confectionné une porte capitonnée pour le studio. Ce "rempart matelassé" permet désormais aux animateurs de prendre l'antenne dans un calme absolu. Abdoul est en ce moment même occupée à nous construire tables et bureau.

Et puis notre opération marketing a démarré. La plaque annonçant l’entrée dans la commune de Filingué au bord du goudron, sera désormais flanquée de celle de la radio. Quatre autres flèches métalliques permettront à tous les visiteurs et partenaires potentiels de nous retrouver dans les méandres sablonneux de Filingué…

Reste le gros morceau…de la patience qu’il disait…

Et l’émetteur ??!!?!!? Conçu, emballé et prêt au décollage dans les entrepôts de son fabricant. Je vous passe les complications administrativo-bancaires, mais il a fallu prendre notre mal en patience….Ce devrait être régler d’ici la fin du mois…

Voilà, les amis, grâce à vous, à la CTB et à la bonne volonté de l'équipe, ça bouge à Filingué…Il reste du boulot…mais d’ici décembre, la radio et ses membres  auront toutes les armes en mains pour se développer de manière autonome…

4 juillet 2008

4493 EUROS !!!!

Bonjour à tous !

Voici donc les premières nouvelles de la radio de Filingué au lendemain de votre intense mobilisation.

Tout d’abord : MERCI!

remerciement_3

4493 €, c’est le montant atteint au travers des activités auxquelles vous avez participé : balade et tombola, souper du Kiwnanis et/ou parrainage de Nico au 20 Km de Bruxelles. A noter que vous avez été nombreux à faire de simples dons en espèces, notamment le Lyens (1500 €). A souligner, le don en nature de la société Computerland : voici la radio équipée d’un ordinateur portable.

L’objectif premier étant de 2000 €, vous comprendrez combien la collecte a largement dépassé nos espérances.

Un merci particulier aux fers de lance de votre mobilisation : mes parents : Bernadette et Jean-Luc, leurs amis : Josette et Guido, mes (beaux) frères et (belles) sœurs : Nono et Cé, Chri et Yvon, Véro et Oli ; et mes trois vieux potes Nico, Max et Ponch.

Un plan d’Action pour la radio

Vous le savez, avec les 2000 € espérés, nous voulions compléter le financement octroyé par la Coopération Technique Belge, pour l’achat d’un émetteur et des formations. L’émetteur est actuellement en cours de conception. Arrivée espérée au Niger : d’ici fin juillet.

Quant aux formations, elles débutent ce lundi avec l’élaboration d’un « Plan d’action pour la radio de Filingué ». Autrement dit, les membres de la station et du comité de gestion, guidés par un formateur nigérien chevronné vont compléter un gigantesque calendrier. Dans les cases, l’énumération et le planning des activités qui feront de la radio une station rentable, durable et efficace en matière de sensibilisation à l'amélioration des conditions de vie des auditeurs.

Que va-t-on faire du reliquat ?

Il va falloir réfléchir en termes de priorités pour dépenser le surplus récoltés dans vos poches. Parmi les incontournables : l’installation durable et sécurisée du groupe électrogène, l’achat d’un moyen de transport, l’aménagement des locaux (armoires, bureaux, latrines et case pour le gardien.)

La réaction de mes collègues ?

La reconnaissance est immense. Ils prendront eux-mêmes la parole sur ce blog d’ici quelques semaines…je vous demanderai d’être patient…

Henri et Nath’s news

45 degrés et de multiples pannes de courant. Résultat : plus de frigo, ni de clim, ni de ventilo, et…chômage technique…le retour a été hard. Les premières pluies viennent de tomber, le mercure est donc redescendu à 30…mais les problèmes d’électricité restent mystérieux et à en croire les rumeurs les plus folles, ça n’est pas prêt de s’arranger. Mais bon, pour l’instant, on tient le coup.

21 mai 2008

Cette fois, rdv aux 20 Km de Bruxelles...

Et ça continue!

Même pas eu le temps de clôturer définitivement les comptes du souper (déjà un succès assuré, sans aucun doute), que deux de mes amis se mobilisent dans le cadre des 20 Km de Bruxelles...Le concept? Nico, grand sportif revêt son plus beau tee-shirt rose doté d'un écriteau : 'I run for Filingué'. Max, grand GO lance le défi : parrainer Nico comme au bon vieux temps...L'idée fonctionne...les réactions et promesses de dons ne se sont pas fait attendre...

Merci, les zamis, merci pour cette intense mobilisation !

D'ici la fin de la semaine: les résultats et photos de la ballade, du souper et du marathon de Nico...

29 avril 2008

Help Filingué

Niamey, avril 2008

11Hello! Six mois d'absence... Je ne vais pas vous faire l'état des raisons pour lesquelles on a tant trainé avant de compléter ce blog...  

Déjà neuf mois qu’Henri et moi vivons au Niger. A Filingué, une ville de 9000 habitants. Lui est engagé par la Coopération technique belge, sur un projet d’amélioration génétique du zébu Azawak. (« Le blanc-bleu-belge » nigérien). Point d’employeur pour moi à Filingué. Mais une radio rurale qui émet depuis juin 2007. Un coup de main est le bienvenu. L’occasion de vivre une expérience assez intense. 

Ces 12 et 17 mai 2008, a Liege, on vous proposose une ballade et un souper dont les bénéfices seront intégralement reversés a la radio de Filingué. En attendant de vous y retrouver, je vous donne un petit apercu des derniers mois vécus avec mes collegues de la radio. Pour vous que vous compreniez pourquoi j'y consacre tout mon temps a Filingué.

NB1: En raison d'une demande de la CTB, l'employeur d'Henri, chaque volontaire doit alimenter un blog officiel lisible sur le lien suivant http://blogcooperation.be/volonteers/niger/hlimbourg/. Pour ma part, j'ai décidé de consacrer ce blog a la radio communautaire de Filingué.

NB2 : Pas de panique, on a pas completement revue notre garde-robe, cette tenue est celle imposée lors du mariage de notre gardien, Salissou...

 


22Les ondes d’une radio communautaire : un support pour la sensibilisation

Pas de politique ni de publicités. Un objectif : améliorer le quotidien des auditeurs. « Le fond de commerce » : les conventions de partenariats signées entre la station et les ONG ou Coopérations étrangères.

 Schématiquement : une ONG veut sensibiliser ses bénéficiaires sur la question du sida, de la scolarisation ou des feux de brousse. Elle prend contact avec la radio. Elle définit ensuite le contenu et la forme du message (jeu, pièce de théâtre, communiqué…).

Contre payement, l’équipe de la radio prend alors en charge l’élaboration du « produit ». La station diffuse le message proposé par l’ONG ou coopération. Résultat : d’un côté une sensibilisation en langues locales, à grande échelle et à un coût abordable. De l’autre côté, une équipe de journalistes, animateurs et techniciens qui peut arrondir ses fins de mois avec les quelques bénéfices…Voilà pour la théorie.

 


Filingué, 31 janvier 2007

Un gros bébé trop fragile

Le colis pèse plus de 10 kilos. Coincé dans la frigolite et son carton d’emballage, il renferme à lui seul toute la puissance de la radio de Filingué. Mahaman Sani, notre technicien pigiste, a grimpé avec lui ce matin dans le taxi brousse de 8h…. « Inch’Allah, ca va aller, Nathalie, il faut y croire.» Destination : Niamey.

La décision était difficile à prendre : stopper nos émissions, pour faire diagnostiquer la panne de notre émetteur. Depuis novembre 2007, le rayon de réception se limite à 20 Km au lieu de 60 km. En cause : la chaleur et la poussière…Plus de doute à présent, l’appareil n’est pas adapté aux conditions climatiques du Niger.

Reste à attendre le diagnostic. Et à espérer que le montant de la réparation soit abordable. L’Afrique est le continent de la débrouille et du rafistolage. Mais sans émetteur, pas de radio.


 

« Courage à nous »

3En décembre 2007, nous avons remis, à trois bailleurs de fonds, des demandes de financement pour subvenir à nos besoins. Ils sont multiples. Outre l'émetteur en état de marche, des ordinateurs, une moto, des armoires, aménagements des locaux et formations (gestion, marketing, animation radiophonique...) 

Nous déposerons un quatrième dossier à la mi-février, au Consulat de Belgique de Niamey. Nos trente pages rejoindront une centaine d’autres dossiers. Evidemment. La radio de Filingué n’est pas le seul projet à chercher de l’argent au Niger. Seuls dix associations seront sélectionnées.

C’est dur. Dur de préserver la motivation des origines. Et pourtant, au fond de nous, la conviction de départ reste intacte : correctement équipée, la radio a un réel rôle à jouer dans le développement. Cette conviction reste le moteur de notre action.

« Courage à nous ». C’est comme ça que Mahé, le responsable du comité de gestion de la radio, clôturait son dernier SMS. Et du courage, il va nous en falloir. Nous avons évalué le montant total de nos besoins : plus de 12 000 000 FCFA, soit 18 000 euros…Un Nigérien moyen reçoit 50 000 FCFA de salaires/mois, soit 75 euros…

 

7 février 2007

La mauvaise nouvelle est vraiment mauvaise : l’émetteur est irréparable au Niger. Seule solution : le renvoyer chez le fabricant italien. Dépenser autant d’argent pour que l’appareil nous reclaque entre les doigts à la prochaine saison chaude, c’est pas la peine. Autant convaincre un bailleur de nous financer un émetteur adapté…

 
 18 mars 2007

Maman_technique_2Allah a du entendre les prières de mes collègues. On a obtenu le financement de la DGCD, la Direction Générale de la Cooperation au Développement (Belgique). Six millions de FCFA vont tomber, en trois tranches, à partir du mois de mai. La bonne nouvelle !

Mais ce n’est qu’une bataille de gagnée. Reste à trouver six autres millions de FCFA pour que la radio soit complètement remise sur pied.

Le Kiwanis de Liège et quelques personnes de mon entourage amico-familial ont été sensibles à ce projet. Elles se mobilisent pour récolter des fonds en territoire belge, en organisant une marche et un souper. Quelque soit le montant atteint, je vous garantis qu’il sera utilisé à bon escient.

 

 

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29 octobre 2007

Nous re'vlà, avec des photos cette fois

Exit le réveil' matin

Les rayons rosés du doux soleil matinal nous chatouillent les paupières depuis plusieurs semaines déjà. Sauf pour un lever précédant les 7 h du mat', l'affreuse musique de nos téléphones portables n'agresse plus nos oreilles engourdies de sommeil. Nous avons opté pour la chambre sous les étoiles. La raison première est qu'il a fallu faire face à une violente attaque de chenilles urticantes.

“Rien de grave”, nous diriez-vous, à la vision de ces ridicules vers de terre poilus. Et pourtant...Ces créations de Satan sèment leurs poils partout où elles passent. Une arme redoutable, capable de vous ravager le corps en le couvrant de minuscules et innombrables boutons dont les démangeaisons sont telles qu'elles vous rendent dingue, complètement dingue. Et vas-y que je me gratte la plante du pied, l'avant bras, l'arrière genou, ...le dos, le ventre, les mains... Bref. Ces sorcières animales ont gagné la partie de cache-cache qu’elles nous ont imposé!...On a fini par s'auto-exproprié, le temps de palier au sinistre, habillé d'une armure de circonstances. A coup de balai, d'insecticide et d'alcool à 90 degrés...Un dimanche qu’on n’est pas près d'oublier...

Bientôt des pastèques

Le sinistre réglé, la clim' (enfin) arrivée...on a malgré tout gardé le lit sous les étoiles...séduit par la douceur des nuits d'octobre. En attendant que l'Harmattan ne crache toute sa poussière et nous oblige à retrouver le béton de notre chambre.

A présent nous sommes bel et bien installés. Vu l'inconfort et les difficultés des débuts, aujourd'hui, on savoure et on apprécie particulièrement notre chez nous.

Cerise sur le gâteau : bientôt des pastèques dans notre potager. Et des concombres et des courgettes. Un jour, peut-être des tomates et des bananes...En plein coeur du Sahel, cela tient du petit miracle qu'offre l'eau que nous avons à notre disposition (contrairement à la plupart de nos voisins qui se rendent quotidiennement aux puits de la ville).

C'est comme la plage sans la mer

Le Sahel...Nous avons eu l'occasion de le sillonner par plusieurs endroits. Le Sahel, c'est donc cette zone “semi-désertique”... Imaginez une gigantesque plage de sable...sans mer, ni lac, ni océan. Parfois des marres, plus ou moins grosses. Le sable n'empêchant pas les végétaux de se former, encouragées par les gouttes de juillet à septembre, des touffes vertes et jaunes émergent ça et là.  La zone est également agro-pastorale. Autrement dit, on y croise régulièrement animaux et éleveurs, champs et agriculteurs. L'étendue dépasse les frontières est et ouest du Niger, mais reste coincée au nord et au sud entre le Sahara et la zone tropicale. Sur les photos (Albums "Sahel" et "Filingué"), vous pourrez vous rendre compte de la diversité des paysages.

Visite guidée

Sous le lien “Radio rurale de Filingué”, vous trouverez mes collègues et les locaux de la station. L'équipe s'est considérablement agrandie : Idrissa, Hachimi, Abdoul-zakou, Maman, Lopez et Moussa.  Respectivement chef de station, responsable des programmes, responsable technique, animateur, technicien et gardien. Manquent encore des animateurs s'exprimant couramment en djerma et surtout, des animatrices.

La programmation s'est enrichie, les rentrées financières commencent à augmenter, mais ils sont encore loin du résultat minimum voulu : passer de 2 à 6 heures d'émissions quotidiennes, se rendre sur le terrain avec un véhicule, lancer les jeux et autres activités “ludico-lucrativo-éducative”, pouvoir soulager ses besoins dans des latrines attenantes au bureau, travailler sur des ordinateurs...et recevoir un salaire à la fin du mois....

C'est pour tenter d'atteindre cet objectif minimum que je leur ai prêté main forte ces dernières semaines. D'ici la fin du mois nous clôturons un dossier : état des lieux et propositions pour améliorer leur production et conditions de travail. Notre objectif : obtenir le soutien financier d'un ou plusieurs bailleurs de fonds. La récolte et la compilation de ces informations n'a pas été des plus simples. Mais la rédaction de ce dossier m'a imposé un contact régulier avec chacun d'entre eux et avec l'équipe dans sa globalité...rien de tel pour prendre pied dans la vie nigérienne et un moyen passionnant pour découvrir leur culture, si éloignée de la nôtre.

Ils m'ont également formée à la technique... il m'arrive donc de mixer les deux heures d'émissions quotidiennes. C'est vraiment drôle de se retrouver de l'autre côté de la barrière, et c'est un excellent moyen pour découvrir le patrimoine musical africain...

Filingué

Là outre les photos de notre patelin, Salissou,  notre gardien, 28 ans et en plein préparatifs de mariage; Matt, rappeur et ami, devenu imbattable au Rikiki, Alassane, et Suleyman, son petit frère, nos voisins directs, tout mignon, parfois un peu envahissant, mais hyper attachant; Emilie,  habitante de Filingué depuis un an ½, pour les Volontaires français du Progrès, déjà quelques bonnes soirées à notre actif.

Trip à l'intérieur du pays

C'était début octobre, avec Vétérinaires-Sans-Frontières. Quatre jours de découvertes intenses...Dans la rubrique « Portraits de Nigériens », vous verrez de charmants jeunes hommes aux chapeaux pointus, ce sont des bergers Peuls, en transhumance. Leur parcours annuel : 1200 km, à pied, en trois mois, en quête d'eau et de pâturage. Seconde mission : traire leur chèvres, moutons et zébus, matin et soir. Troisième mission : transformer le lait en beurre ou en fromage. Et enfin, vendre le tout en chemin...Moyenne d'âge : 16 ans.

Rencontre aussi avec des femmes haoussas qui n'ont jamais quitté le km² de leur village. Ce jour là, j'ai compris pourquoi Filingué est une ville selon les concepts nigériens. Dans mes premières lignes sur ce blog, je vous disais que Filingué, c'était l'Afrique profonde. Rectification. Je n'avais encore rien vu du pays, ni de ses ethnies.

J'ai en fait accompagné An, la responsable communication de VSF-Belgium. L'occasion pour elle de voir le terrain sur lequel elle communique au quotidien depuis Bruxelles. L'occasion pour moi de mettre un premier pied dans la consultance en communication. Le résultat de notre mission sera visible sur le site internet de VSF ainsi que sur leurs affiches. J'ai en tout cas bénéficié des conditions idéales pour visiter le pays : un 4X4 de compet, un chauffeur qui ferait de l'ombre aux champions du Dakar et un guide, Kadei, qui a joué les interprètes peul et haoussa. Kadei est le responsable de l'antenne Karkara à Abalak, l'ONG partenaire locale de VSF.

RDV sur le marché de Noël et/ou autour du sapin

Voilà pour les dernières news. Tout va bien, on est heureux ici,  la vie est belle, souvent compliquée, mais belle.

A venir : des photos de Toukounous, de nous, des Zébus…Deux heures, déjà, que je tente de télécharger ce texte et ces photos…Ca commence à faire long et faut qu’on retrouve Filingué avant la tombée de la nuit.

Avant de se quitter, deux-trois messages particuliers :

- Un tout bon anniv' à Isa et Vivi!

- Marie, la soeur du fils des beaux-parents de ta belle soeur a fini par comprendre où tu voulais en venir...Merci et embrasse pour moi le fils des beaux-parents de mon frère.

- Amis marchois et liégeois : RDV autour d'un vin chaud sur le marché de Noël...Atterrissage prévu le 20 décembre à Zaventem, jusqu'au 3 janvier pour Henri et au 10 pour moi.

- Merci à mes tontons et tontines pour leurs mails...On se revoit à Noël ...hors mis pour les Canadiens...Mais vu le virus intraitable du voyage qui nous terrasse, c'est sur, on posera un jour nos sac à dos dans vos merveilleuses contrées.

- Bisous spéciaux aux familles Limbourg et Joskin.

1000 biz énormes à tous,

Nath et Henri

21 août 2007

Coucou, c'est nous!

Niamey, lundi 20 août 2007

Hola Tutti!

Une connexion internet toute relative à Niamey et inexistante à Filingué explique pourquoi nous n’avons pas posté des news plus tôt.

Allah a été clément et a bien voulu que nous récupérions notre valise brune la nuit de mardi 7 août (cfr plus bas, à la date du 7 août). Je vous passe les Xe retrouvailles avec la famille japonaise, le médecin allemand et la coopérante belge qui avaient également fait le voyage depuis Tripoli. C’était presque drôle. On a tous récupéré nos bagages.

Nous sommes habitant de Filingué depuis le 8 août dernier. Accueil très chaleureux de Maman (le coach nigérien d’Henri, prononcez chaque lettre) et de Awah, son épouse. Cadeau de bienvenue et repas à la nigérienne. Awah est un sacré bout de femme, hyper énergique. Je crois que nous pourrons bien nous entendre.

Nos premières nuits à Filingué

Alors notre maison… Stop aux rumeurs les plus folles … Nous sommes (enfin, serons) bien installés. Les murs et le sol sont fait de plâtre et de béton. L’intérieur a été repeint d’un jaune paille léger et agréable. Nos meubles sont sortis neufs et fraîchement vernis de la menuiserie.

Bon, c'est toujours un peu le camping. Le propriétaire n'a sans doute pas placé dans ses priorités la fourniture du salon, des étagères et d'une cuisinière digne de ce nom. Mais de l'espace, on en a. Un living, une salle de bain et trois chambres.

On s'est très vite fait plein d'amis. Les cigales, les souris et chouettes sont venues partager nos premières nuits. Pas de moustiquaires aux fenêtres et des trous dans le toit: ça doit sans doute signifier en langage animale : « Rendez-vous tous les soirs dès 22h chez Nath et Henri. On s'éclate. » Une fois la nuit tombée, donc, tout ce petit monde festoyait entre toit et plafond. Le hic : un trou dans le plafond de chaque pièce. Autrement dit : possibilité de voir tomber cette ménagerie sur le sol de nos pénates...C'est là que nous avons mesuré le confort qu'offre la moustiquaire de compet' qui englobe le lit... Bref, au bout d'une semaine, les mousitiquaires des fenêtres ont fini par être placées et un maçon est venu reboucher les trous. Quant à moi, ces expériences nocturnes m'ont presque blasées. Désormais, crickets, cafards et autres insectes bizarroïdes peuvent me tourner autour sans que je ne me sente violemment agressée…

Un petit mot sur le jardin : pas d'herbe (faut pas rêver, on est quand même à la frontière du Sahara) mais une terrasse, de quoi faire un potager et un auvent sous lequel nos deux hamacs se balancent déjà...Difficile de faire mieux pour la sieste!

Filingué, en quelques mots, en attendant les photos

Pas de doute, l’Afrique profonde c’est notamment ici. Des falaises surplombent la ville, témoignage d'une époque révolue : une large rivière coulait dans la région, il y a bien longtemps. Avec la saison des pluies de vastes plans d'eau s'étirent aux pieds de la roche. C'est là que vont se désaltérer les bovins des environs. Paysage tout à fait charmant.

Une seule route goudronnée, le reste des voies est fait de sable, de terre ou d’eau. Les maisons sont pour la plupart composées de terre et de paille. La place centrale du village accueil la batte dominicale locale (remplacez les lapins et les poulets par les pintades, les chèvres et les chameaux)…

« Et toi Nath, tu vas faire quoi au Niger? »

Oubliez le cliché : « Niger = pays africain = pauvre = infrastructure inexistante» Sur les hauteurs de Filingué, une antenne radio émet à "50 km" à la ronde, depuis le mois de juin 2007. Sous cette antenne, un studio radio doté d'un matériel de professionnel. Bon, ok, rien à voir avec le design et le confort que j'ai connu place Cathédrale ou Avenue Ariane. Mais la plupart des ingrédients pour une radio de qualité sont rassemblés.

C'est essentiellement à "l'Agence intergouvernementale de la Francophonie" que Filingué doit sa radio. La ville a été insérée dans un programme national de mise en place de dix radios communautaires rurales. Ici, d'autres partenaires sont intervenus comme le jumelage d’Athis-Mons/Filingué (dont Henri vous a déjà parlé), mais aussi le gouvernement suisse.

Radio communautaire rurale, ça ne signifie pas Radio locale façon Vivacité ou Liègeinfo façon RTBF ou RTL. L'objectif ici, c'est le développement durable. Plusieurs raisons ont poussé "la Francophonie" et le gouvernement nigérien dans ce projet, en voici les principales: la radio est le média le plus répandu en Afrique, il est donc le plus adéquat pour collecter et diffuser des informations visant à l'amélioration des conditions de vie des populations. Mais aussi pour instaurer un véritable dialogue, appuyer la décentralisation, impliquer les populations et facilité leur participation dans la prise en charge de leurs besoins. Un exemple tout à fait fictif : imaginez une sécheresse suivie d'une famine. Les campagnes de soutien à l'alimentation de base, menées par les organismes type Croix Rouge, FAO ou MSF pourraient être menée en collaboration avec la radio communautaire de Filingué. Pour une communication simple et efficace des informations essentielles à la survie. Moins tragiquement, au quotidien, la radio communautaire de Filingué va promouvoir l'éducation des jeunes, le droit des femmes, la santé, le savoir et les savoir-faire traditionnels,...

« Va promouvoir », parce qu'ils n'en sont pas encore là. Pour l'instant la diffusion se limite à deux heures d’émissions quotidiennes 7j/7, essentiellement de la musique, avec un peu d'animation.

Assumer une programmation radiophonique à deux ce n'est pas simple. Et encore plus compliqué sans connexion internet, sans véhicule, ni argent, ni expérience. Mais Idrissa (chef de station) et Abdoul (chef technicien) ont les têtes pleines d’idées et une furieuse énergie pour faire de leur radio un pôle hyper dynamique de Filingué. Une "furieuse énergie", aussi parce que pour l'instant, leurs prestations sont bénévoles.

Quelques règles à respecter toutefois : publicité, religion, politique, journaux parlés et sports sont interdits sur antenne. La grille sera toute entière vouée à l'amélioration des conditions de vie des habitants de Filingué et de ses environs. Seule l'actu directement liée au développement et à la région sera autorisée.

Idrissa et Abdoul ont élaboré une nouvelle grille des programmes. Le gouvernement devrait donner son accord assez rapidement. A partir de là, nous confectionnerons un dossier en béton pour trouver partenaires et bailleurs de fonds. Mes allers-retours réguliers entre Niamey et Filingué me permettront de puiser ce qui est nécessaire sur internet mais également de rencontrer les partenaires potentiels.

Leur proposition et mon accord pour remplir les fonctions d'assistante gestionnaire et technique sont consignés dans le p.v. de la dernière réunion du Comité local de Développement de Filingué, gestionnaire de la radio. Pas de contrat signé mais un long entretien avec les membres de ce comité : enseignants à la retraite, représentant des autorités et des ONG, femmes du villages, griots (sages et conteurs)...Leurs regards, leur accueil, leurs discours valent tous les contrats du monde. Difficile de faire le tri entre les « politesses à la nigérienne » et leur sincérité. Mais les espoirs qu'ils renferment dans ce projet sont herculéens. Et non seulement la mission qu'ils me confient me plait, mais je suis aussi persuadée de son intérêt.

Par ailleurs, je vais sans doute faire un peu de consultance en communication avec l'une ou l'autre ONG de Niamey. Quelques rendez-vous prévus cette semaine mais rien de concret pour l'instant. Je ne vais donc pas m'étalez plus longtemps là dessus.

Soyez patients, qu'ils disaient...

Voilà pour les débuts de notre vie au Niger. Je pourrais aussi vous parler d'Alassane, notre voisin touareg de 11 ans qui vient nous rendre visite trois fois par jour. De Matt, 24 ans, rappeur de Filingué. De Salissou, notre gardien de 28 ans, qui envisage de se marier d'ici un mois. D'Alka et de ses adorables enfants. D'Emilie, coopérante française à Filingué. De Miki, coopérante japonaise à Filingué. De la communauté des expats de Niamey avec qui nous avons passé du temps ce week-end...Mais on va en garder un peu pour la suite. Nous avons un an de cyber communication devant nous. Et puis je ne voudrais pas vous empêcher de travailler plus longtemps...

Un dernier mot : un habitant de Filingué m'a expliqué qu'en Afrique, la Patience, c'est une vertu...Nous ne pouvons que lui donner raison jusqu'à présent. Rien n'est simple, ici. Ou plus exactement, pour ne pas tomber dans les considérations ethnocentriques, je dirais qu'ici, le Belge doit modifier son mode organisationnel. Anticiper. Accepter de suer, au propre comme au figuré. Et beaucoup patienter. Par exemple, le fonctionnement des GSM est tout relatif. Idem pour internet. Si nous traînons pour donner des nouvelles, ce n'est pas par paresse. C'est parce qu'ici, décrocher son téléphone ou appuyer sur un bouton d'ordinateur ne suffit pas pour communiquer.

Ce qui ne doit pas vous rebuter de tenter le coup

Henri : 00 227 96 38 88 20
Nath: 00 227 96 03 83 65

En tout cas, on pense à vous et on vous embrasse fort!

Nath (toujours à Niamey) et Henri (rentré à Filingué)

Niamey, mardi 7 août 2007

Aéroport de Tripoli mercredi 1er août. 19h30, enfoncée dans mon siège, à côté de la porte de secours, déjà ½ heure d'attente sur le tarmac. Sans le savoir, je reçois les premiers indices de mon prochain défi: “Mesdames, messieurs, veuillez nous excusez du retard, mais les bagages sont très nombreux, nous avons besoin de temps pour le chargement, nous ne décollerons pas avant vingt minutes.” En moi même: “Prenez votre temps les cocos, mais ne laissez pas mes deux valises sur la piste. Trois jours de courses intensives, deux jours d'empaquetages, de nombreux débats avec Henri pour finaliser leur contenu, ces deux valises, elles débarquent avec moi, à Niamey, ce soir, vous n'avez pas le choix.” Trente nouvelles minutes s'écoulent et c'est parti. Reste à survoler le Sahara en diagonale et je retrouve Henri.

Aéroport de Niamey. Une foultitude d'hommes habillés de bleu circulent et proposent leurs services. Dans leur dos les lettres blanches 'Porteurs' font comprendre que leur job est officiel et que le danger d'arnaque est inexistant. De toute façon, l'un d'entre eux s'est déjà emparé d'Henri.

Les retrouvailles se limiteront en un tendre bisou sur la joue. Pas de signes débordants de notre affection l'un pour l'autre, en terre musulmane, c'est mal venu.

Notre homme en bleu ne tarde pas à nous annoncer la nouvelle. “Pas de bagages. - Comment ça pas de bagages? - Aucune valise n'a quitté l'avion. L'avion a déjà redécollé, d'ailleurs, destination Bamako. - Ah? Et c'est quand qu'on les récupère nos valises? - Pour ça, il faut aller au bureau des litiges...

Bureau des litiges, donc. Je suis loin d'être la seule. Comme les autres, je laisse les numéros des étiquettes collées sur nos valises, le GSM nigérien d'Henri, mes nom et prénom. On me dit de revenir la nuit de vendredi à samedi vers 1h du matin. C'est le prochain vol en provenance de Tripoli. Ok, à vendredi alors...Mieux vaut prier Saint-Antoine ou Allah?

Vendredi. Je me poste à l'entrée du tapis roulant. En me penchant, je peux même apercevoir les gars déposer les bagages sur le tapis. Nondidjou. Trois jours de courses intensives, deux jours d'empaquetages et de nombreux débats avec Henri...JE VEUX NOS BAGAGES.

Voilà la valise noire. La plus grosse. Celle qui renferme les maillots, le disque dur, le pydjam, quelques fringues. Quelques bouquins. Pas de valise brune en vue. Mais je dois dire que je suis à moitié consolée. Demain, un plongeon dans la piscine est possible. Et nos soirées à Filingué seront agrémentées de films et de musique, comme prévu.

Retour au bureau des litiges. “A quand la prochaine valise? Et elle est où d'ailleurs cette valise? - Cest un problème de chargement, madame. Les bagages sont restés à Tripoli. Revenez la nuit de dimanche à lundi, il y a un nouveau vol en provenance de Tripoli. - Mmmgrmblbrgrr OK”.

Dimanche. Aéroport de Niamey. Là, je suis de mauvaise composition. Je sors d'une poussée de fièvre qui a du dépasser les 39 degrés (ça restera un mystère vu que le thermomètre est dans la valise brune). Et je vous passe les détails de la véritable guerre que ces bactéries nigériennes ont déclaré à mes pauvres intestins. A coup de siestes, d'antibiotiques et de bons soins d'Henri, j'ai pu me traîner jusqu'à l'aéroport...Pour des prunes! Pas de valise brune. Deux fois que je reviens, deux fois que je retombe sur ce médecin allemand, cette famille japonaise, cette coopérante belge avec qui j'ai fait le voyage depuis Tripoli. Il semble qu'on doive s'estimer heureux. Eux n'ont reçu aucune de leurs valises.

Retour au bureau des litiges. Cette fois la porte est close. Je bouillonne à l'intérieur mais impossible de faire un scandale, les bactéries m'ont pris ce que mon système nerveux contient d'énergie dans ce genre de situation. Selon la rumeur, le prochain vol en provenance de Tripoli c'est mardi à 21h30. Inch'Allah.

Aujourd'hui j'ai retrouvé la forme. Suffisamment pour faire comprendre par téléphone au trois types d'Afriqiya Airways qu'ils seraient bien aimables de rapatrier de toute urgence notre valise brune, de Tripoli vers Niamey. Parce que dedans il y a la pharmacie, les cables de l'ordi, de l'appareil photo, des bouquins, les jeux, les multiprises, les essuies, bref le minimum vital pour un séjour agréable à Filingué.

Avec tout ça, je n'ai encore rien vu de Filingué et je trépigne d'impatience de voir notre nouveau village, notre maison, notre jardin, nos voisins,...Arrivée espérée ce mercredi, avec valises noire et brune. On m'avait dit qu'en Afrique il fallait être patient. Le savoir c'est une chose, le pratiquer, c'est pas la même chose.

On revient avec des news de Filingué.

Je vous embrasse

Nath

2 août 2007

Nathalie est bien arrivée!

Juste pour dire que Nathalie est bien arrivée hier soir. Elle a passé un bon voyage et se repose pour le moment à l'hôtel. Faut dire que la nuit a été courte. Un orage a éclaté à 3 heures du matin et nous a empêché de dormir.  Les toits sont en tôles ici et lorsqu'il pleut, ça fait un boucan pas possible.

Ses bagages, par contre, sont soit restés bloqués à Tripoli, soit partis pour Bamako. Pas trop d'inquiétude, ça arrive tout le temps ici. Tous les passagers sont conviés de revenir samedi pour récupérer leurs bagages. Au pire, faudra que Nathalie revoit sa garde-robes façon nigérienne.

Cool...

A+

26 juillet 2007

SALAM ALEIKOUM!!!

WARNING: Ce qui suit constitue mes impressions personnelles à ce jour et il est clair qu’elles vont encore évoluer tout au long de mon séjour. Par exemple, Suzanne, une autre volontaire a lu ce que j’ai écrit et n’est pas d’accord avec moi au sujet des expats. Normal, elle n’est pas moi et surtout, elle est déjà ici depuis 8 mois. De par son expérience, elle a sans doute même raison. Ce que je vous propose aujourd’hui et pour la suite, c’est de vous raconter du mieux que je peux ce que je vis et ressens ici, parfois avec un œil quelque peu critique. Ceci dans un souci de narration un tant soit peu intéressante, du moins pas trop soporifique (je l’espère). Mais il s’agit bien de mon œil. A vous de voir…

                                                                                                                                           

Niamey, le 22 juillet 2007

3Il est 10h55, je me lève à peine. C'est un peu le lendemain de la veille, fête nationale oblige. Nous avons eu droit à une petite réception mitonnée par le consulat belge, au Grand Hôtel de Niamey s'il vous plaît. Nous, c'est-à-dire les ressortissants belges au Niger qui avaient jugé bon de faire le  déplacement, soit en bons patriotes, soit en ventres creux avides d'un bon gueuleton à l'oeil. Le Grand Hôtel, c'est pour ainsi dire l'endroit le plus chic de la capitale, avec une vue imprenable sur le fleuve.   

      

2Piscine, gazon anglais, bières au fût (qu'on appelle ici la "conjoncture"), brochettes et petits fours... Pour l'occasion, un orchestre nigérien, vêtu de tuniques oranges et pantalons verts, a interprété l'hymne nationale nigérienne suivie de la brabançonne. Les pauvres se sont rapidement exécutés et par la suite, sont restés plantés au même endroit toute la soirée, à ne pas broncher. Je ne sais pas ce qu'ils avaient reçu comme consignes et qui leur avait donné mais j'avais en tous cas mal aux jambes pour eux.

4Je suis arrivé à la réception avec Séverine, une volontaire belge tout comme moi. Pour ceux qui ne sont pas au courant, je précise que je suis employé par la Coopération Technique Belge (CTB) dans le cadre du Service Volontaire à la Coopération au Développement (SVCD). Pour plus d'infos, voir le site www.btcctb.org et cliquer sur le lien Service Volontaire. J'imagine ce que certains d'entre vous se disent déjà : “ Sacré (ou enfoiré d') Henri, il a encore réussi à se trouver une bourse (ou à  profiter de l'argent du contribuable) pour s'expatrier (ou partir en vacances)”. Pour les médisants (car j'en connais), je leur répondrai que “quand la cigogne prend son envol, le corbeau coasse sur son arbre” (proverbe africain). Et puis, cette dénomination de “volontaire” a été mal choisie car elle prête à confusion. En effet, nous sommes des employés en CDT et remplissons la fonction de ce qu'on pourrait appeler, dans le jargon de la coopération, un assistant technique junior. Or, les locaux nous perçoivent plutôt comme de petits stagiaires encore aux études (bref, pas encore sec derrière les oreilles) tandis que de vrais volontaires (comme les volontaires du progrès français) jalousent notre traitement plus avantageux que le leur. La CTB est d'ailleurs bien consciente que ce titre de “volontaire” n'est pas adéquat et en cherche un autre (AT junior existe déjà). Si vous avez une idée...

Pour en revenir à cette soirée, elle s'est terminée dans un resto (j'avais aussi loupé les brochettes) en  terrasse, toujours en compagnie d'un bon nombre d'expats. Parlons-en de cette compagnie. Disons que Niamey brasse un certain nombre d'expatriés qui pour les temps libres et autres réjouissances, se retrouvent le plus souvent entre eux dans des endroits ou lors d'évènements organisés spécialement par et pour eux. Je ne dis pas que les nigériens en sont volontairement exclus, loin de là, mais en général cette exclusion se fait par la force des choses. Différences de culture et différences de niveau social. Un exemple évoquant est ce qu'on appelle ici le H, organisé chaque samedi après-midi. Il s'agit d'une promenade ou d'un cross, au choix, balisés à coup de poignées de confettis, dans les alentours de Niamey. L'objectif est de se dégourdir les jambes, tout en papotant et en découvrant de magnifiques paysages soudano-sahéliens. Génial, me direz-vous. Essayez maintenant d'imaginer la réaction d'une famille paysanne nigérienne, devant leur hutte de paille, voyant passer ce groupe de “touristes” quasi 100% blanc, dont certains, équipés comme des marathoniens, prennent leur pied à courir par 45° à l'ombre. Il y a de quoi se dire: “Y sont fous ces nazaras* ”. Bien que ce qu'ils disent le plus souvent, c'est “cadeau, donne cadeau”. Vous comprendrez alors que ces H suscitent de vifs débats entre blancs avec d'un côté les adeptes, sport-alcooliques en manque de sensations fortes ou amateurs du “Restons groupiier entre expatriés”, et de l'autre, les altermondialistes en crise d'identité (je caricature). Pour ma part, j'ai choisi la version du compromis à la belge. Avec Séverine, Anneleen et ceux qui veulent, on démarre seulement la promenade une fois que la grosse tache blanche a pris une avance suffisante. En petit comité, on passe inaperçu et on en profite d'autant mieux.

*Blancs en langue Haoussa, l'ethnie majoritaire à Niamey.

5

Les expats, c'est comme pour tout, y a à boire et à manger. La communauté jeune d'expats est assez restreinte à Niamey et les endroits de sortie peu nombreux. On est donc souvent amené à voir les mêmes têtes. C'est un peu embêtant quand certaines ne vous reviennent pas. Surtout devant cette  attraction entre Blancs européens qui fait qu'on a l'impression d'appartenir à un groupe sans même l'avoir décidé soi-même. On est comme avalé par le groupe blanc. J'imagine qu'en Europe, ça doit être un peu pareil entre Noirs. Et tout comme en Europe, cet effet de groupe est sans doute parfois mal interprété. Il dérange et on le voit comme une réticence volontaire à l'intégration. Ce qui n'est pas nécessairement le cas. Disons qu'une intégration réussie impose un choix de vie qu'on a pas toujours envie de suivre, ou qu'on a pas l'occasion de suivre. Moi, j'ai de la chance, c'est la CTB qui a choisi pour moi. Elle m'a donné l'occasion de vivre dans un village perdu où nous serons, en tout et pour tout, trois blancs, une fois que Nathalie sera là. J'ai la conviction que l'expérience en sera d'autant plus intéressante, et notre intégration d'autant plus réussie. Et puis, lorsque le confort (tout relatif) et les blancs de Niamey nous manqueront, un petit saut à la capitale pour le week-end est toujours possible. Peut-être qu'au bout d'un moment, ils ne nous manqueront plus du tout... Mais soyons honnêtes, c'est peu probable.

Le village en question s'appelle Filingué (prononcez feeling gay, c'est plus joli, non?!). Je dis village mais en fait, c'est censé être une ville de 9000 habitants. Vu le peu d'infrastructure et l'exode champêtre du moment, ça ressemble plutôt à un gros village de chez nous. La troisième blanche, c'est Emilie. C'est une française qui travaille comme volontaire du progrès dans le cadre d'un jumelage entre Filingué et Athis-Mons, un bled en France. Vu que ma maison à Filingué n'est ni libre ni meublée pour le moment, j'ai passé la semaine dernière chez elle. Elle est très sympa. Etant  Filinguoise depuis un an et demi, elle m'a déjà présenté à pas mal de monde dans le village. Je suis ainsi très vite rentré dans le vif du sujet. Mohamed, le voisin, nous a invité le deuxième soir. Au menu: tête de mouton et pâte de maïs arrosé d'un jus de gingembre. A manger avec les mains bien sûr. C'était pas mauvais. A suivi une interminable discussion (assez pénible) sur les différences entre l'Islam et le Catholicisme. A croire qu'il tentait de nous convertir. Le lendemain, rebelotte, chez une famille touareg.  Au menu, pattes et viande de chèvre mélangées dans un gros saladier. Toujours à manger avec les doigts, à raison de 4 personnes par saladier. J'ai aussi goûté au lait de chèvre, fraîchement trait devant mes yeux. Délicieux. Rajoutez à cela que le générateur d'électricité alimentant toute la ville a planté le premier jour de mon arrivée (rassurez-vous, maintenant il remarche!) et vous aurez compris que vivre à Filingué, c'est un peu comme remonter le temps de quelques centaines d'années. Cet archaïsme n'est pas pour me déplaire. Bien au contraire, c'est ce qui fait le charme de la brousse. Bon! Il faut admettre que les scarabées qui vous remontent le long des jambes ou les rats dans la cuisine n'ont, quant à eux, rien de très charmants. Dans l'ensemble, je suis ravi d'être à Filingué. Mais relativisons, je n'ai ni l'obligation, ni l'intention d'y faire ma vie...

Maintenant, un peu d'anthropologie rudimentaire. Le charme du Niger, c'est aussi toutes ses ethnies qui se côtoient. Il y a les Haoussas, les Peuls, les Touaregs, les Zarmas, les Toubous et d'autres encore. Il est encore un peu tôt pour que je vous en parle avec un semblant de certitude. Il faut dire que les relations sociales qui régissent ces ethnies entre elles sont très complexes. Pour un novice, blanc de surcroît, disons carrément qu'elles sont indéchiffrables. Mais ça viendra. Déjà, je compte bien me mettre à apprendre la langue Haoussa, majoritaire dans la région. Une bonne résolution en remplace une autre... Vous l'aurez compris, c'est pas encore pour cette fois que j'arrêterez de fumer. Juste une avant goût de bizarrie culturelle qui m'a fait beaucoup rire: On sait tous que le renvois n'est pas perçu de la même manière que chez nous en pays musulmans. Ici, après s'être exécuté, on remercie Allah pour le bon repas qu'il nous a donné. Mais vous êtes vous déjà poser la question de ce qu'il en était pour l'autre honte sonore de notre savoir-vivre, j'ai nommé le pet? On serait tenter de croire que si Allah a bon dos pour les renvois, il prendra bien aussi sur lui les flatulences de nos amis musulmans. Grave erreur! Figurez-vous que tout qui émet le moindre petit prout ici, assez forte tout même pour qu'on l'entende, devient la risée de tout son entourage. Chaque fois que le pauvre péteur apparaît en public, tout le monde éclate de rire. A un point tel qu'il ne lui reste plus qu'à s'exiler, là où personne ne sait qu'un jour dans sa vie, malheur lui a pris de s'oublier un quart de seconde. On raconte même que certaines personnes, après 20 à 30 ans, sont revenus sur les lieux du délit, pensant que le vent s'était définitivement dissipé. Et bien non! Dès leur arrivée, les fous rires ont repris de plus belle et le malheureux a mis les gaz, aussi sec. Drôle mais tout de même cruel, vous ne trouvez pas? Une chose est certaine, c'est que j'ai intérêt à me tenir a carreau.

A plus...

12 juillet 2007

Niamey, ca y est

Hola tutti,

Pour vous dire qu henri est arrive entier a Niamey hier soir, peu d infos supplementaires a vous fournir si ce n est la chaleur et un accueil au milieu de personnes tres sympathiques. Et last but not least : bientot un numero de gsm nigerien.

pour ma part, decollage prevu le 1er aout...

A bientot, Nath

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Nath et Henri au Niger
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