Niamey, avril 2008
Hello! Six mois d'absence... Je ne vais pas vous faire l'état des raisons pour lesquelles on a tant trainé avant de compléter ce blog...
Déjà
neuf mois qu’Henri et moi vivons au Niger. A Filingué, une ville de 9000
habitants. Lui est engagé par la
Coopération technique belge, sur un projet d’amélioration
génétique du zébu Azawak. (« Le blanc-bleu-belge » nigérien). Point
d’employeur pour moi à Filingué. Mais une radio rurale qui émet depuis juin
2007. Un coup de main est le bienvenu. L’occasion de vivre une expérience assez
intense.
Ces 12 et 17 mai 2008, a Liege, on vous proposose une ballade et un souper dont les bénéfices seront intégralement reversés a la radio de Filingué. En attendant de vous y retrouver, je vous donne un petit apercu des derniers mois vécus avec mes collegues de la radio. Pour vous que vous compreniez pourquoi j'y consacre tout mon temps a Filingué.
NB1: En raison d'une
demande de la CTB, l'employeur d'Henri, chaque volontaire doit
alimenter un blog officiel lisible sur le lien suivant
http://blogcooperation.be/volonteers/niger/hlimbourg/. Pour ma part,
j'ai décidé de consacrer ce blog a la radio communautaire de Filingué.
NB2 : Pas de panique, on a pas completement revue notre garde-robe, cette tenue est celle imposée lors du mariage de notre gardien, Salissou...
Les ondes d’une radio communautaire : un
support pour la sensibilisation
Pas de
politique ni de publicités. Un objectif : améliorer le quotidien des
auditeurs. « Le fond de commerce » : les conventions de
partenariats signées entre la station et les ONG ou Coopérations étrangères.
Schématiquement :
une ONG veut sensibiliser ses bénéficiaires sur la question du sida, de la
scolarisation ou des feux de brousse. Elle prend contact avec la radio. Elle
définit ensuite le contenu et la forme du message (jeu, pièce de théâtre,
communiqué…).
Contre
payement, l’équipe de la radio prend alors en charge l’élaboration du
« produit ». La station diffuse le message proposé par l’ONG ou
coopération. Résultat : d’un côté une sensibilisation en langues locales,
à grande échelle et à un coût abordable. De l’autre côté, une équipe de journalistes,
animateurs et techniciens qui peut arrondir ses fins de mois avec les quelques
bénéfices…Voilà pour la théorie.
Filingué,
31 janvier 2007
Un gros bébé trop fragile
Le colis pèse plus de 10 kilos. Coincé dans la
frigolite et son carton d’emballage, il renferme à lui seul toute la puissance
de la radio de Filingué. Mahaman Sani, notre technicien pigiste, a grimpé avec
lui ce matin dans le taxi brousse de 8h…. « Inch’Allah, ca va aller, Nathalie, il faut y croire.»
Destination : Niamey.
La décision était difficile à prendre :
stopper nos émissions, pour faire diagnostiquer la panne de notre émetteur.
Depuis novembre 2007, le rayon de réception se limite à 20 Km au lieu de 60 km. En cause : la
chaleur et la poussière…Plus de doute à présent, l’appareil n’est pas adapté
aux conditions climatiques du Niger.
Reste à attendre le diagnostic. Et à espérer
que le montant de la réparation soit abordable. L’Afrique est le continent de
la débrouille et du rafistolage. Mais sans émetteur, pas de radio.
« Courage à nous »
En décembre 2007, nous avons remis, à trois
bailleurs de fonds, des demandes de financement pour subvenir à nos besoins. Ils sont multiples. Outre l'émetteur en état de marche, des ordinateurs, une moto, des armoires, aménagements des locaux et formations (gestion, marketing, animation radiophonique...)
Nous déposerons un quatrième dossier à la mi-février, au
Consulat de Belgique de Niamey. Nos trente pages rejoindront une centaine
d’autres dossiers. Evidemment. La radio de Filingué n’est pas le seul projet à
chercher de l’argent au Niger. Seuls dix associations seront sélectionnées.
C’est dur. Dur de préserver la motivation des
origines. Et pourtant, au fond de nous, la conviction de départ reste
intacte : correctement équipée, la radio a un réel rôle à jouer dans le
développement. Cette conviction reste le moteur de notre action.
« Courage à nous ». C’est comme ça que Mahé, le responsable du
comité de gestion de la radio, clôturait son dernier SMS. Et du courage, il va
nous en falloir. Nous avons évalué le montant total de nos besoins : plus
de 12 000 000 FCFA, soit 18 000 euros…Un Nigérien moyen reçoit 50 000 FCFA de
salaires/mois, soit 75 euros…
7 février 2007
La mauvaise nouvelle est vraiment
mauvaise : l’émetteur est irréparable au Niger. Seule solution : le
renvoyer chez le fabricant italien. Dépenser autant d’argent pour que
l’appareil nous reclaque entre les doigts à la prochaine saison chaude, c’est
pas la peine. Autant convaincre un bailleur de nous financer un émetteur
adapté…
18 mars 2007
Allah a du entendre les
prières de mes collègues. On a obtenu le financement de la DGCD, la Direction Générale
de la Cooperation au Développement (Belgique). Six millions de FCFA vont tomber, en trois
tranches, à partir du mois de mai. La bonne nouvelle !
Mais ce n’est qu’une bataille de gagnée. Reste
à trouver six autres millions de FCFA pour que la radio soit complètement
remise sur pied.
Le Kiwanis de Liège et quelques personnes de
mon entourage amico-familial ont été sensibles à ce projet. Elles se mobilisent
pour récolter des fonds en territoire belge, en organisant une marche et un
souper. Quelque soit le montant atteint, je vous garantis qu’il sera utilisé à
bon escient.